Professionnels de la petite enfance santé environnementale

Les pros de la petite enfance : relais légitimes pour la prévention en santé environnementale ?

Couches avec des résidus toxiques, scandale du lait maternisé avec l’affaire Lactalis, pics de pollution à répétition et problématiques environnementales et climatiques au cœur des préoccupations médiatiques. La période est tristement préoccupante pour tous ceux qui veillent sur les bébés et les jeunes enfants.
Comment créer un environnement sain ? C’est la question que se posent des parents de plus en plus nombreux et dont les professionnels doivent se saisir puisqu’ils sont les acteurs de terrain du quotidien à qui sont confiés chaque jour des milliers de bébés et de jeunes enfants.

« Identifiés dans les différentes stratégies de Santé publique comme des acteurs prioritaires à former »

Lancé conjointement par les Ministères de la Santé et de la Transition Écologique, le Plan National Santé Environnement (PNSE) a pour vocation de définir les grandes priorités d’action pour prendre en compte les impacts de l’environnement sur la santé des Français.

Le premier PNSE a été lancé en 2004, c’est dire si la prise en compte de l’impact des pollutions environnementales sur la santé est récente. Ont suivi le PNSE 2 en 2009 inspiré des préconisations du Grenelle de l’environnement, le PNSE 3 qui se terminera fin 2019 et le PNSE 4, en cours d’élaboration et qui sera lancé en 2020 pour une période de 4 ans.

Ces plans nationaux sont par ailleurs déclinés librement par les régions en Plan Régional Santé Environnement (PRSE).

Dans le PRSE 3 lancé en Île de France par exemple, les professionnels de la petite enfance sont identifiés comme des acteurs prioritaires à former en santé environnementale. On reconnaît ainsi l’importance de leur mission pour la bonne santé future des enfants.
Dans l’Axe 4.1 Réduire les risques environnementaux chez la femme enceinte et le jeune enfant, l’objectif est de « réduire les expositions quotidiennes aux polluants ou nuisances de l’environnement des publics les plus vulnérables (femmes enceintes, bébés, jeunes enfants) […]. »
L’un des 3 axes opérationnels est d’«[…] améliorer l’information et la formation des professionnels de la santé et de la petite enfance afin qu’ils deviennent des relais légitimes pour la prévention ».

On peut également citer la 2ème Stratégie Nationale sur les Perturbateurs Endocriniens, actuellement en cours d’élaboration, dont l’objectif principal est la réduction de l’exposition des populations et de l’environnement, notamment en « renforçant la formation des professionnels de la petite enfance qui sont le plus en contact avec les personnes les plus vulnérables » La France est d’ailleurs active et précurseure au niveau européen sur le sujet des perturbateurs endocriniens depuis 2014.

Les 1000 premiers jours de la vie de l’enfant, une période de grande vulnérabilité

La sensibilité aux polluants environnementaux varie selon les périodes de la vie. On appelle ces périodes de grande vulnérabilité des « fenêtres de susceptibilité » qui correspondent tout particulièrement à la période périnatale, la vie intra-utérine du foetus et la puberté.

Un consensus mondial existe aujourd’hui pour parler de l’approche des 1000 jours. Comme l’expliquent la présidente et le vice-président de la SF-DOHaD (Société Francophone pour la recherche et l’éducation sur les Origines Développementales, Environnementales et Epigénétiques de la Santé et des Maladies), respectivement les Pr Claudine Junien et Umberto Simeon : « Les premières périodes de la vie, depuis l’environnement péri-conceptionnel et la grossesse, jusqu’à la fin de la première enfance (les « 1000 premiers jours », selon le motto adopté par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), élargi plus récemment à l’adolescence, constituent une fenêtre unique de sensibilité au cours de laquelle l’environnement sous toutes ses formes […] crée des marques sur le génome, programmant la santé et le risque futur de maladie d’un individu pour la vie.
Une susceptibilité ou une résistance à développer, plus tard, l’ensemble des maladies chroniques non transmissibles de l’adulte peut ainsi se créer […]»

D’où l’importance d’agir vite auprès des jeunes enfants. Et le secteur de la Petite Enfance donne des signes de plus en plus nombreux d’une évolution dans ce sens.

Pour preuve le dernier rapport rendu par le Haut Conseil de la Famille de l’Enfance et de l’ Âge (HCFEA) en Mai 2019 qui préconise d’ “offrir un environnement sain” aux enfants gardés par des professionnels. Ce rapport doit contribuer à l’élaboration du nouveau référentiel pédagogique de la petite enfance, déployé dans le nouveau plan de formation continue pour les 600.000 professionnelles du secteur.

Une évolution du cadre réglementaire

Le cadre réglementaire se met au diapason pour accompagner les mesures de santé publique et mieux protéger la santé des enfants et des professionnels de la petite enfance.
La loi portant engagement national pour l’environnement a rendu obligatoire la surveillance de la qualité de l’air intérieur dans certains établissements recevant un public sensible (articles L. 221-8 et R. 221-30 et suivants du code de l’environnement).

Le décret n° 2015-1000 du 17 août 2015 a fixé les échéances suivantes :

  • 1er janvier 2018 pour les écoles maternelles, élémentaires et crèches,
  • 1er janvier 2020 pour les accueils de loisirs et les établissements d’enseignement du second degré
  • 1er janvier 2023 pour les autres établissements.

Ainsi la surveillance de la qualité de l’air intérieur (QAI) est obligatoire dans les crèches, les écoles maternelles et élémentaires depuis le 1er janvier 2018. Une évaluation des moyens d’aération ainsi que des mesures de la qualité de l’air ou un plan d’actions doivent avoir été réalisées pour cette date.

Une opportunité pour les structures et les pros de la petite enfance d’engager une réflexion sur l‘évolution de leurs pratiques pour créer des environnements sains, éco-responsables et durables.

Itawa vous accompagne pour mettre votre établissement en conformité avec le décret Qualité de l’Air Intérieur.

 

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